Procédures de restitution et d'indemnisation
La République fédérale synthétise la restitution des biens spoliés aux Juives et Juifs à l’époque nazie sous le concept controversé de Wiedergutmachung, que l’on traduit en français par réparation – un terme qui fait lui aussi l’objet de débats.
On « indemnise » ce que l’on ne peut pas rendre. La procédure comprend également les catégories « avancement professionnel » et « vie ». Après la réunification, les procédures de « réparation » s’étendent à l’ex-RDA. Les indemnisations des survivants et de leurs descendants se poursuivent toujours aujourd’hui. En France, les procédures se déroulent depuis 1997 sous de nouveaux auspices. Elles sont grandement simplifiées pour les requérant·e·s. Aujourd’hui, la reconnaissance des souffrances individuelles des victimes est fort justement considérée comme un aspect central de la réparation immatérielle.
Paul Levie, originaire de Sarrevailingue, n’obtient d’indemnisation qu’à l’issue d’une longue procédure. Cette déclaration sous serment date de 1969. Levie y indique qu’il avait onze ans lors de son arrivée à Gurs et, près de 30 ans plus tard, ne se souvient pas de tous les détails. Tandis que l’office d’Indemnisation reconnaît le préjudice « d’entrave à la formation », il commence par rejeter celui d’« entrave à la liberté », parce que Paul Levie ne peut pas fournir la preuve du temps qu’il a passé caché sous une fausse identité en France.